Dîner privé à la domus (spécial Antoine, et la famille)

* Dès que Calpurnia apprit que Marc-Antoine était de passage à Rome, elle voulut le voir au plus vite pour avoir des nouvelles dignes de confiance de son mari. Elle demanda de quoi écrire et rédigea un message à son intention : *

Calpurnia a écrit:: Cher Antoine, salut !
Je viens d'apprendre que tu es de retour à Rome pour quelque temps. Je sais que tu dois avoir beaucoup à faire, mais je souhaiterais te rencontrer avant que tu ne repartes pour l'Egypte. Que dirais-tu de venir dîner en toute intimité un soir à la domus ? A la date qui te conviendra. Je te ferai préparer un vrai dîner romain. Fais moi savoir par ce même messager quand tu comptes venir, que je puisse organiser ce repas dont je me réjouis par avance.
Amicalement, et que les dieux bénissent ton retour,
Calpurnia

*Elle s'empressa d'envoyer un esclave lui faire parvenir le message, et remit donc à plus tard son départ pour la villa de son père à Herculanum. Puis elle convoqua sur le champ son cuisinier.*

- Euryalos, j'ai invité Marc-Antoine pour un dîner, dit-elle, allongée dans l'un des salons du péristyle. Il n'a pas dû manger de cuisine digne de ce nom depuis longtemps, chez ces barbares d'Egyptiens... Aussi je voudrais que tu fasses de ton mieux pour lui faire honneur. Que proposes-tu ?

*Le cuisinier réfléchit un instant... Il était un peu pris au dépourvu, depuis le temps que sa maîtresse ne recevait plus. Enfin, il tenta quand même d'imaginer un menu, car il savait dans quelle humeur exécrable Calpurnia se trouvait ces derniers temps, et il ne voulait pas en faire les frais.*

- Je te propose, maîtresse, en hors-d'oeuvre des escargots de Gaule à la sauce au miel et des tétines de truie marinées au garum, le tout accompagné de poireaux au vin cuit ; puis en prima mensa, un poulet au miel, des oeufs molets à la sauce aux pignons, du poulpe à l'huile d'olive et au citron et une patina de cocombres ; enfin en secunda mensa, des poires au muslum, quelques pâtisseries et des fruits frais. Pour accompagner le repas, du vin de ta propriété d'Herculanum et du vin épicé maison...

- Parfait ! Voilà qui est parfait ! Je te ferai savoir quand le dîner aura lieu, mais tu peux déjà commencer à commander ce qu'il te faut !

* Calpurnia était ravie, car elle-même était très gourmande. Il faudrait encore faire prévenir Octave, et peut-être même Brutus, ainsi qu'une ou deux amies dès que Marc-Antoine aurait fixé la date, faire venir quelques danseuses ibères pour divertir les hommes... Bref, elle était si excitée à l'idée de préparer cette petite réception qu'elle en oubliait presque que le but était avant tout d'avoir des nouvelles de César...*

* Marc-Antoine fut heureux de recevoir le message de Calpurnia, il avait beaucoup d'estime pour elle. Il savait très bien que la plupart des femmes Romaines se moquaient d'elle. Elle n'avait toujours pas donner un héritié à César depuis qu'ils étaient marié. Il savait qu'elle souffrait de cette situation et que César ne se gênait pas de fréquenter ses maîtresses sans très grande discrétion é l'égar de sa femme. Aussi il répondi tout de suite sa demande et il lui dit qu'il viendrait la voir dans une semaine. Il avait hate d'y aller car il est vrai que la nourriture Egyptienne n'était pas aussi bonne que la nourriture Romaine. Et puis il aimait bien la compagnie de Calpurnia.*

* Une semaine plus tard, il se rendit au Palais de César comme convenu. Il avait revêtu une tenue présentable . Il se fit annoncer et entra dans les appartements de cette dernière. Il la salua comme il se devait .*

- Ave Calpurnia, je suis très heureux de te voir et je te remercie de ton invitation.

* Il lui sourit et lui donna une petite bourse en soie. Il n'avait pas voulu venir la voir les mains vides, il se serait senti mal à l'aise. Il lui avait ramené une broche en forme de fleur egyptienne qui était assortie à la couleur de ses yeux. *

- Je t'ai ramené un présent d'Egypte, j'espère qu'il te plaira.

*Calpurnia avait mis les petits plats dans les grands pour recevoir Marc Antoine. On prendrait le repas dans le petit triclinium privé du péristyle, dont elle avait fait revêtir les banquettes d'étoffe précieuses et garnir de coussins moelleux. Des guirlandes de fleurs répandaient un parfum délicat et, dans le jardin et autour du grand bassin, des lampes avaient été disposées pour donner un air de fête.*

*Elle avait mis un soin particulier à sa toilette, optant pour une tunique blanche et or réhaussée d'un manteau en soie bleue très légère, dont le drapé élégant était retenu sur son bras droit. Elle s'était parfumée et maquillée, et portait quelques bijoux offerts par son époux.*

*C'est dans le grand atrium qu'elle accueillit Antoine, toujours aussi séduisant et élégant - il avait de grands progrès encore, remarqua-t-elle d'ailleurs, en matière d'élégance. Alors que César, avant de rencontrer son Egyptienne, était plutôt du genre Romain traditionnel assez austère, Marc Antoine, lui, était un séducteur né. Et comme toutes les femmes, Calpurnia devait reconnaître qu'elle n'était pas insensible à son charme.*

- Ave, Marc Antoine ! Bienvenue dans la demeure des Julii, tout le plaisir et l'honneur sont pour moi, et tu es ici chez toi... Quel bonheur de te voir, cher ami ! Oh, un cadeau ? C'est trop aimable à toi, il ne fallait pas...

*Elle fut ravie qu'il ait eu la délicate attention de lui ramener un présent. Il y avait bien longtemps que César ne lui en envoyait plus, comme il le faisait autrefois pour faire pardonner ses absences. Elle ouvrit la petite bourse de soie et en sortit le bijou : une délicieuse fibule en forme de fleur de lotus. Fleur d'éternité, mais aussi fleur de séduction chez les Egyptiens, Antoine le savait-il ? Sûrement, c'était sans doute un message discret pour lui faire comprendre qu'elle pourrait reconquérir son mari...*

- Elle est splendide, merci beaucoup ! Ces Egyptiens sont des barbares, mais il faut reconnaître que leurs bijoux sont très finement ouvragés... Lydia, remplace la fibule de mon manteau par celle-ci, veux-tu ? Je tiens à la porter tout de suite.

* La servante intervertit donc les broches, puis Calpurnia entraîna Marc Antoine dans la partie privée de la maison, sous la colonnade entourant le péristyle. Il y avait là deux amies de longue date de la fille de Piso, des aristocrates romaines qui étaient ses complices de toujours. Assez jolies pour que leur compagnie soit agréable à Antoine, assez délurées pour qu'elles lui offrent quelques plaisirs s'il le souhaitait : il fallait toujours veiller, en bonne maîtresse de maison, à devancer les désirs de son hôte.*

- Je ne crois pas que vous vous connaissiez, même si tu connais à coup sûr leurs pères. Voici des amies très chères, Antoine : Valeria Marcia et Caecilia Metella Celer.

*Les présentations faites, ils entrèrent tous dans la petite salle à manger et s'installèrent sur les banquettes, Calpurnia offrant la place d'honneur à son invité. Une esclave grecque, que l'épouse de César avait spécialement choisie pour sa jeunesse et sa beauté toute classique, se chargea de déchausser Antoine et de lui laver les pieds avant qu'il ne s'allonge. Chez Calpurnia, on respectait les traditions romaines de l'hospitalité mondaine. Elle-même avait prit place et s'appuyait sur les coussins, confortablement tournée vers son hôte.*

- Tu dois être heureux de retrouver Rome, cher Antoine, dit-elle tandis qu'on leur amenait des petits bassins d'eau parfumée pour se laver les mains. Pour ce repas, j'ai demandé à mon cuisinier de préparer tout ce qu'il y a de plus romain, tu verras. Je ne sais pas si Octavius pourra venir, il n'était pas certain de pouvoir se libérer et a dit de commencer sans lui. Mais parlons de toi : je veux tout savoir. Et goûte ce vin pour me donner ton avis, je sais que tu es connaisseur ; il vient de ma propriété d'Herculanum... A ton retour !

*Des esclaves avaient versé du vin dans leurs coupes et les leurs tendirent, tandis que d'autres plaçaient sur la table centrale les premiers hors-d'oeuvre : les escargots gaulois à la sauce au miel, accompagnés de diverses salades.*

* Marc-Antoine savait qu’il allait passé un agréable moment chez Calpurnia. Elle était une maîtresse de maison exemplaire. Elle prenait bien soin de tous ses invités en leur faisant plaisir. Elle connaissait très bien leur goût. Il ne comprenait pas comment Est-ce que César pouvait la délaisser à ce point là.*

* Il avait décider de ne pas porter son armure cette fois l. En effet, elle était lourde et assez encombrante pour une soirée telle que celle-ci. Il avait donc revêtit une toge blanche . Tout ce qu’il y avait de plus basique.*

* Il ne put s’empêcher de remarque la beauté de Calpurnia. Cette femme avait vraiment tout pour plaire. Comment pouvez on renier sa femme ? Bon , très bien, il est vrai qu’elle ne pouvait pas lui donner d’héritier et que cette situation est assez fâcheuse. Mais elle a pleins d’autres qualités qi sont aussi bonne à prendre.*

- Je sais que tu es gênée lorsque tu reçois des présents. Mais tu sais que tu as une place importante pour moi et je voulais te le prouver. Si nous n’aurions pu nous voir, je te l’aurais fait parvenir par coursier.

* Il ne lui faisait pas du tout des avances. Il lui disait juste qu’il ressentait pour elle une très grande amitié. Et qui sait, peut être un peu plus. Marc-Antoine sourit de la voir ouvrir la petite bourse en soie. On aurait dit une petite fille qui découvrait un cadeau pour la première fois de sa vie. César devait beaucoup la délaissait, car les bijoux qu’elle portait, Marc-Antoine les connaissait déjà.*

- Je suis heureux que cette broche te plaise. Oui en effet des barbares, tu ne crois pas si bien dire.

* Il remit instinctivement sa toge correctement. Il s’était prit un coup de couteau d’un Egyptien pendant une altercation. Marc-Antoine était au marché avec ses hommes et ils n’étaient pas armé. Des Egyptiens leur sautèrent dessus et Marc-Antoine reçut un mauvais coup.*

- Mais il est vrai qu’ils savent bien travaillé et que ce sont de très bon esclaves. Cette broche te va vraiment bien.

* Il la regarda. La broche était assortie à la couleur de ses yeux. Marc-Antoine avait vu juste en lui faisant faire cette broche. Elle lui allait vraiment à ravir. Il la suivit et aperçut la charmante compagnie de trois jolies femmes dont il connaissait leur père. *

- Je suis très heureux de vous revoir.

* Il leur fit un sourire charmeur et ils suivirent Calpurnia dans la pièce voisine. Marc-Antoine s’assit confortablement à la place qui lui était réservé, et laissa l’esclave faire ce qu’il devait.*

- Oui, il est vrai que Rome commençait très sérieusement à me manquer. J’ai hâte de manger de la vrai nourriture et je sais que pour ça ta maison est le meilleur endroit. J’espère quand même que Octavius pourra être présent, voilà un moment que je ne l’ai plus vu.

* Marc-Antoine leva son verre et en but une gorgée. Ce vin était absolument fantastique. Il était doux et légèrement corsé. Elle le connaissait vraiment par cœur. *

- Ce vin est un véritable délice. Mais dit moi, que veux tu savoir ?

*Calpurnia et ses compagnes échangeaient des sourires complices. Il fallait avouer que Marc Antoine était plus séduisant que jamais, avec sa peau hâlée par le le soleil d'Egypte. Elles burent elles aussi, et commencèrent à picorer dans les plats disposés sur la table centrale. *

- Octavius a tout intérêt à venir, il le sait. Mais pour l'heure goûte donc ces mets préparés spécialement à ton intention. Heureux que le vin te plaise. Il est vrai que le vin de Campanie devient meilleur d'année en année...

* Elle prit délicatement un escargot, qu'elle trempa dans la sauce au miel avant de le porter à sa bouche. Caecilia Metella Celer, qui était connue dans tout Rome pour sa grande liberté de moeurs, en attrappa un elle aussi, mais pour le tendre vers la bouche de Marc Antoine avec un regard malicieux.*

- Ce que je veux savoir ? , poursuivit Calpurnia en fixant son invité. Mais tout, mon cher Antoine. On dit que le prince Ptolémée est parvenu à s'enfuir, et que sa soeur Arsinoé, si elle est otage au palais d'Alexandrie, n'en continue pas moins de faire lever des troupes en secret...

- Et comment sont les femmes égyptiennes ? , lança Valeria Marcia qui devant le regard courroucé de Calpurnia se trouva toute penaude, avant d'essayer de s'en tirer par une plaisanterie plus maladroite encore. On dit qu'elles sont fardées comme les catins du quartier de Suburre et qu'elles en ont aussi les pratiques... Que les prêtresses elles-mêmes se prostituent...

* Cela jeta un tel froid que Calpurnia fit resservir du vin, et vida sa coupe d'un trait. Elle s'efforçait de garder le sourire, et d'amener plus subtilement la conversation sur le sujet qui l'intéressait vraiment. Quand il aurait bu un peu, Antoine parlerait plus librement.*

* Marc-Antoine se sentait très bien entouré. Il prit un morceau de raisin qu’il porta à sa bouche. Ces dernières le dévorait des yeux. Il fallait bien avouer qu’elles étaient toutes belles et que Marc-Antoine ne savait plus ou donner de la tête. Ca ne le dérangeait pas que Octavius soit en retard. Il avait toutes ces femmes pour lui tout seul.*

- Oh il sera peut être en retard. Il a très certainement dû être retenu quelque part. Je ne m’en fais pas pour lui. Oui ce vin est absolument divin. Je dirais même qu’il est digne des Dieu.

* Marc-Antoine regarda Caecillia Metella Celer lui tendre un escargot qu’elle avait prit soin de trempé dans le miel. Marc-Antoine raffolait de se plat. Il prit l’escargot en lui rendant un sourire complice et la remercia d’un signe de tête. Il regarda à nouveau Calpurnia .*

- Oui tu es bien renseignée. Il se trouve que ce cher Ptolémée c’est enfuit et qu’il cherche par tout les moyens de récupérer le trône. Mais contrairement à ce que tu peux croire, Arsinoé se fiche complètement du pouvoir. Cela ne l’intéresse pas et je suis bien placé pour le savoir croit moi.

* Il regarda Valeria Marcia en levant un sourcil. Les femmes Egyptiennes étaient en tout cas bien meilleure au lit que les Romaines. Il n’était pas très correcte de les insulter de la sorte. Il est vrai qu’elles avaient des pratiques différente des celle des Romaines et alors ?*

- Et je peux savoir ou tu as entendu parler de ça Valeria Marcia ?

* Il n’avait pas apprécier la remarque. Peut être était ce parce qu’il commençait à apprécier de plus en plus la compagnie d’Arsinoé et que par conséquent il était un peu plus sur la défensive. Elle lui avait confié plusieurs choses qu’elle n’avait jamais dîtes à personne. Il savait qu’elle ne levait pas d’armée en cachette. Trop occupée à vivre sa vie de Princesse. Marc-Antoine se fit lui aussi resservir un verre de vin pour la peine.*

- Par un cousin qui a fait la campagne d'Egypte, répondit Valeria Marcia. Il dit que les Egyptiennes...

- Je connais de bonnes Romaines qui se comportent elles aussi comme des catins, interrompit Calpurnia agacée. Et elles viennent des meilleures et plus anciennes familles !

Elle avait noté combien la remarque avait déplu à Marc Antoine. C'était une façon trop abrupte d'amener le sujet qui la préoccupait, à savoir les frasques de son mari avec sa catin égyptienne. Valeria était une amie charmante, mais si sotte parfois ! Elle lui lança un regard courroucé pour lui faire comprendre de se taire et de plutôt user des ses charmes auprès de l'invité, justement. Elle fit un signe à l'esclave qui s'occupait de gérer le service et il amena les hors-d'oeuvre suivants.

- Voici un plat romain qu'il devait te tarder de retrouver, mon cher Antoine : des tétines de truie marinées au garum ! Les meilleures que tu mangeras jamais à Rome, sans me vanter : mon cuisinier tient sa recette de la plus pure tradition.

Elle lança un sourire amical à Antoine, tandis que sa main jouait avec la broche qu'il lui avait offerte. Elle avait bien du mal à diluer la conversation et à ne pas en venir à parler de César. Elle décida d'amorcer le sujet par des moyens détournés.

- Antoine, mon cher Antoine... On dit aussi que tu es très proche de la princesse Arsinoé, la soeur de... Cléopatre - elle ne pouvait s'empêcher de prononcer ce nom avec dégoût et s'efforça de ne pas trop le faire sentir. Beau garçon comme tu l'es, il est bien naturel que tu fasses tourner la tête à une princesse, fut-elle égyptienne...

- Allons, nous n’allons pas nous battre sur ce sujet . Pour les Egyptiens, le sexe à son importance il est vrai. Peut être même beaucoup plus qu’à nous d’ailleurs. Je dois bien avouer qu’ils sont très précoce et qu’ils ne manquent pas d’occasion pour coucher.

* Marc-Antoine ne vit pas le regard que Calpurnia lança à Valéria. Il se sentait bien parmi elles. Il fallait bien avouer qu’il était spécialement bien entouré. Il avait l’impression d’être chez les Dieux. Il avait tout pour être comblé et n’avait nullement l’intention de repartir. Il en eu l’eau à la bouche lorsqu’elle annonça le plat. *

- mais tu lis dans mes pensées ma chère Calpurnia. Tu n’imagines pas à quel point j’ai pu rêver de se plat en Egypte.

* Il but une gorgée de vin*

- Je n’ai nul doute sur le fait que ton cuisinier prépare les meilleurs plats Romains qui puissent exister.

* Il ne vit pas le mouvement qu’elle fit avec la broche qu’il lui avait offerte quelques heures auparavant. Il était trop occupé à gouter le plat qui leur était servit. Mais lorsqu’elle parla de Arsinoé, il avala de travers et manqua de s’étouffer. *

- Et qu’Est-ce qu’ on ta dit exactement à son sujet et au mien?

* Marc-Antoine avait en effet eu une liaison avec elle. Mais personne ne devait savoir qu’ils avaient couché ensemble car cela pourrait être dramatique. *

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