Prière matinale à la Déesse

*Shedetef, revêtu de ses ornements sacerdotaux, quittait d'un pas rapide le quartier des logements des prêtres pour rendre au temple afin de participer aux rituels du matin. La ville, au-dehors de l'enceinte du domaine d'Isis, commençait à s'éveiller et les épais murs de brique crue en atténuaient les bruits. Il passa le premier pylône et se trouva dans la cour à ciel ouvert. Le sanctuaire alexandrin, de style ptolémaïque, était une version réduite des grands temples d'Isis à Hebyt ou Philae. Les colonnes richement ornées déployaient de savants chapiteaux dans lesquels se résumait l'union entre cultures égyptienne et grecque. Le jeune prêtre, contrairement à son père, y voyait un métissage réussi. Mais pour l'heure, il ne se préoccupait pas d'architecture ou de civilisation. Son esprit était agité par la nouvelle qui lui était parvenue de Thèbes : on voulait lui faire épouser la demoiselle Taberu, fille du riche Ahmose Mery-Netjer...

Inutile de chercher à résister, pensait-il en poursuivant sa progression dans la cour. Père serait fou de rage s'il savait qu'en réalité j'aime Aspasia... Comment vais-je annoncer cette funeste nouvelle à ma bien-aimée ? Et à son père, qui a eu tant de bontés pour moi ? Je ferais mieux d'en parler d'abord à son frère Stamatios ; nous sommes amis, et après tout c'est par lui que j'ai connu sa soeur. Il saura me donner de bons conseils, et comprendra ma situation... Mais il faut que je me hâte, nous verrons bien tout cela plus tard.

*Il franchissait à présent le second pylône pour entrer dans la salle hypostyle. Le chemin était encore long pour parvenir au coeur du sanctuaire, où se tenait la statue de la déesse à laquelle on appliquait chaque matin, depuis des siècles, l'immuable rituel.*

* Cléopâtre était déjà dans le temple, lorsque shedetef arriva. En effet, elle profitait de l'heure matinale pour venir faire ses prières à la déesse Isis dont elle se disait la fille et dont, elle l'espérait, elle bénéficiait de la protection et des bienfaits. La Reine n'étant pas encore assurée de la bienveillance de tous ses sujets, ne sortait du Palais que très tôt, lorsque tout le monde dormait encore, afin de ne prendre aucun risque. C'était d'ailleurs comme cela qu'elle avait fait visiter la ville, qu'elle-même connaissait fort peu, à César, quelques semaines auparavant. Elle projetait aussi de lui faire faire une remontée du Nil, afin de lui montrer encore les splendeurs de son pays.
Pour l'heure, elle s'était rendue dans le temple afin de demander à Isis sa bienveillance, et de faire en sorte que l'enfant qu'elle portait soit un mâle, afin de satisfaire César, dont la descendance n'était pas encore assurée. *

Par ce biais, se disait la Reine, je serai assurée d'avoir sa protection à vie et son amitié.

* Cléopâtre s'était vêtue aussi modestement que possible afin de passer inaperçue si par malheur elle rencontrait quelque personne matinale. Ses prières achevées, elle allait repartir quand Shedetef vint à sa rencontre, elle avait pu l'entendre marcher dans la grande allée de colonnes. Au fur et à mesure qu'il approchait, elle tâchait de distinguer les traits de son visage, pour savoir si elle le connaissait, et s'il s'agissait d'une personne bienveillante ou non. Visiblement il s'agissait d'un jeune prêtre, certainement inoffensif. Elle ne bougea pas tout de mêm jusqu'à ce qu'il soit à sa hauteur, restant bien droite, une posture d'une fierté incontournable quand on la connaissait. *

-Bonjour. Je m'attendais à voir Sobekhotep... Qui es-tu?

* Shedetef était plongé dans ses pensées en progressant dans la salle hypostyle du temple. Et ses yeux devaient encore s'accoutumer à la différence de luminosité entre la cour, où Rê dardait déjà ses puissants rayons, et l'intérieur. Mais il devina une silhouette féminine parmi les épaisses colonnes. Qui pouvait bien se trouver dans l'enceinte du temple en une heure si matinale ? Peut-être s'agissait-il d'une prêtresse que le grand prêtre Sobekhotep envoyait à sa rencontre ? Cela expliquerait pourquoi elle restait ainsi immobile et semblait attendre qu'il approche. *

* Quand il fut assez prêt, il la reconnut aussitôt malgré ses vêtements de dame noble égyptienne : la Reine en personne ! Il ne l'avait jamais approchée de près, mais l'avait vue souvent lors des cérémonies publiques ou au temple, surtout avant la disparition du roi Ptolémée Douzième du nom... Son coeur se mit à battre très fort tant il était impressionné, et il se prosterna sans tarder, selon la vieille coutume égyptienne. La voix de la Reine était suave et ferme, mais sans cette pointe de mépris qu'avait sa soeur, la princesse Arsinoé, pour les Egyptiens de souche. *

- Mon nom est Shedetef, fils de Khâemwaset, Majesté, répondit-il toujours prosterné face contre terre. Je suis prêtre d'Isis, pour te servir. Le Grand Prêtre Sobekhotep doit être à cette heure dans le Saint des Saints, où nous devons procéder aux rituels du matin...

* Il attendit, toujours dans sa position respectueuse, car il était totalement inconvenant pour un Egyptien de se relever ou de prendre la parole devant sa souveraine sans y avoir été invité. Peut-être était-ce un signe favorable des dieux d'avoir fait se croiser son chemin et celui de la Déesse vivante, incarnation d'Isis-Hathor... *

* Cléopâtre sourit. Le jeune prêtre l'avait reconnu malgré "l'effort vestimentaire" qu'elle avait fait. Soit, elle n'allait pas renier son identité. Il ne s'agissait pas là d'une personne hostile, et la jeune reine en était soulagée. Elle le regarda, il était toujours incliné.*

-Relève-toi, Shedetef.

* Elle attendit qu'il se redresse et le regarda dans les yeux, sans animosité aucune, mais plutot avec un regard bienveillant.*

-Ainsi donc tu es prêtre d'Isis. Fort bien.

* Il lui semblait pourtant qu'elle ne l'avait encore jamais vu. Et elle allait prier sa déesse très souvent. Peut-être était-il nouveau.*

-Je viens presque tous les jours au temple d'Isis. Je ne t'ai encore jamais vu. Peut-être serons-nous amenés à nous croiser souvent.

* Cléopâtre, qui était très érudite, lui parlait dans la langue des Egyptiens. Elle parlait couramment sept langues et avait demandé à apprendre la langue de son peuple afin de pouvoir se faire comprendre de lui, peine que ne s'était pas forcément donnée ses prédecesseurs.*

-Toi qui sers Isis, tu ne serais pas contre le fait de me servir, n'est-ce pas? Peux-tu me dire quelle est l'attitude du peuple face aux événements qui se sont produits ces derniers temps? Je veux avoir un avis interne.

* Ainsi que la Reine l'y avait invité, Shedetef se releva. Il n'était pas d'usage de regarder sa souveraine en face - regarde-t-on le cercle lumineux du soleil sans s'y brûler les yeux ? -, mais de baisser respectueusement le regard. Pourtant, il ne les baisa pas tout de suite et pu voir qu'elle le considérait avec bienveillance. L'Isis Vivante était d'une grande beauté et d'une grande noblesse, de celles qui subjuguent tous les hommes...*

- Je ne suis qu'un prêtre parmi tant d'autres, Majesté, répondit-il en baissant enfin poliment le regard. Ta Majesté, même si elle aime tout son peuple comme le fait une mère, ne saurait faire la grâce de remarquer chacun d'entre nous. Je viens tout juste de terminer mon initiation complète, mais je servais déjà enfant sous ton père, l'Osiris Ptolémée le Douzième...

*Contrairement à nombre d'autres Lagides, la Reine Cleopatre s'adressait toujours aux Egyptiens de souche dans leur propre langue, et non en grec, ce qui la faisait aimer d'une grande partie du peuple. Elle parlait un égyptien parfait, sans aucun accent, et dans cette langue sa voix était plus troublante encore.*

- Ce serait un immense honneur que de servir Ta Majesté, aussi humble que puisse être ma contribution, dit-il en s'inclinant respectueusement et s'efforçant de contenir un sourire de satisfaction à l'idée que les dieux lui réservaient là un bien heureux hasard. Je vais m'efforcer de répondre à ta question de la façon la plus utile : le peuple d'Egypte n'a aucune confiance en ton divin frère et époux, l'Horus Ptolémée, ni en ta soeur Arsinoé. Cependant, il souffre moins encore la présence des Romains, dont les soldats pillent nos richesses, maltraitent les fellahs et abusent de nos filles... L'incendie de la Grande Bibliothèque et le pillage de la cité d'Alexandre a été ressenti comme un terrible affront. C'est pourquoi certains, bien que n'ayant aucune sympathie particulière pour eux, sont tentés de soutenir l'action de l'Horus Ptolémée et de la princesse Arsinoé. Pourtant, nous sommes nombreux à penser que toi seule, Majesté, Isis Vivante et fille de Rê, pourras rendre à l'Egypte toute sa gloire et sa grandeur : toi seule as reçu des dieux l'âme qui fait une Pharaonne !

*Il avait laissé échapper "nous" en évoquant l'espoir que plaçait une grande partie du peuple d'Egypte en Cleopatre. Car lui-même était persuadé que les dieux avaient placé dans cette princesse l'esprit des souverains d'autrefois.*

- Pourtant, ajouta-t-il embarrassé, beaucoup te reprochent ta familiarité avec César. Vois, je te parle avec franchise, afin que Ta Majesté n'ignore rien... Montre-toi au peuple d'Egypte, ce peuple qui t'aime et a besoin de toi. Apparais dans toute ta majesté de fille de Rê, et il te sera définitivement acquis !

*Il s'enflammait malgré lui, comme si une force invisible le poussait à s'adresser ainsi à la Reine.*

* Cléopâtre ne put, en écoutant le jeune prêtre, qu'éprouvcer une certaine fierté. Déjà, il avait commencé à servir la déesse sous le règne de son père, si l'on eut pu appeler cela un règne, et il était à présent, visiblement, de son coté, face aux discordes familiales auxquelles étaient confrontée la jeune Reine. De plus, il lui disaient que les Egyptiens coryaient en son potentiel de Reine, la sachant capable de rendre à l'Egypte sa granderu d'antant, mission ont elle s'était très jeune sentir investie.
Cependant, la présence des Romains semblait semer le trouble. Il faudrait qu'elle en parle à César au plus vite. Elle ne volait pas que son peuple soit maltraité, que diable! (ou "que Set?"). Elle écouta Shedetef jusqu'au bout de ses paroles, hocha très doucement la tête dans un mouvement infime et le regarda. *

-Tes paroles sont sages malgré ton jeune âge, et je les entends. Je ferai ce que tu as dit, je montrerai d'avantage mon soutien au peuple d'Egypte, mais je ne peux renoncer à mon amitié pour César. C'est par lui que je suis ici aujourd'hui, s'il n'avait été là, je serai morte à l'heure qu'il est, de par les actions de Pothin et Ptolémée. C'est César qui a fait de Cléopâtre ce qu'elle est. Ne pas respecter César, c'est ne pas respecter cléopâtre.

* Pourquoi donc les Romains se conduisaient d'une manière aussi lâche, aussi rustre? Pourtant César et Antoine semblaient bien loin de telles attitudes barbares.*

-Voudras-tu venir au Palais demain et témoigner devant César des actions des Romains? Bien entendu je t'assure de ma protection.

*Shedetef se montrait rassuré des paroles de la Reine, car il avait parlé sans détour. Elle était bien telle qu'on la lui avait décrite, appéciant la franchise chez ses sujets. Concernant César, il ne pouvait lui en tenir rigueur ; Hathor avait mis dans son coeur l'anour de ce Romain, et c'était sans doute dans un but précis : les dieux ne font jamais rien sans raison. Il était vrai que César avait grandement servi la cause de la Reine. Restait à ce que la Reine sache se servir de César... Mais cela, il ne pouvait se permettre de le lui dire.*

- Je ferai tout ce qui pourra être agréable et utile à Ta Majesté. Je me présenterai demain au Palais si tu le souhaites. César, par ton intermédiaire, entendra les souffrances du peuple d'Egypte, et le peuple d'Egypte t'en sera reconnaissant pour l'éternité.

* Jamais il ne se serait attendu, en se levant ce matin, à se trouver non seulement face à al Reine d'Egypte, mais en plus convié au Palais pour se faire le porte-parole du peuple. Il remercia au fond de son coeur la Grande Isis. Sa Majesté l'assurait de sa protection, il n'aurait donc rien à craindre des courtisans qui n'aimaient guère voir des Egyptiens de souche mêlés aux affaires du pays...*

* Shedetef se montrait très coopératif, très soumis aux ordres de la reine, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Elle avait besoin d'un soutien interne en ces temps de trouble; son frère et sa soeur étaient contre elle, particulièrement son frère qui voulait la voir mourir plus que tout. Seul César pouvait lui venir en aide, et le fait de savoir que le peuple croyait en elle l'encourageait. Mais il fallait agir. Déjà, avec l'aide de César et des Romains, elle retrouverait Ptolémée et Pothin et les ferait supprimer sans attendre, comme avait voulu le faire au départ. Mais César avait retardé l'échéance, et les deux traitres s'étaient échappés. Cela avait d'ailleus causé une grosse dispute entre César et la jeune Reine qui n'avait pas du tout apprécié de n'avoir point été entendue, d'autant qu'elle avait raison et que les choses avaient mal tourné.*

-Ton courage sera récompensé, sois-en assuré.

* Un petit sourire à l'attention de Shedetef, Cléopâtre jeta un oeil aux rayons de l'astre qui se faisaient de plus en plus ardent. Le jour se levait, le peuple n'allait pas tarder à se lever avec lui, et il serait bientot temps pour elle de s'en retourner au Palais, sans quoi, elle prendrait le risque d'apparaitre découverte, et prétexter une simple ressemblance avec la Reine d'Egypte ne suffirait pas. De plus, enceinte de cinq mois, ses rondeurs commençaient à se voir, et les Egyptiens non contents de la relation qu'elle entretenait avec le chef des Romains pourraient se montrer hostile. Tant qu'elle ne leur aurait pas prouvé les intérêts que l'egypte pouvait tirer d'une alliance avec Rome, tout du moins.*

- Le plaisir de servir ma Reine et l'Egypte sera ma plus grande récompense, Majesté, fit-il en s'inclinant à nouveau. Rê entame sa course dans le ciel et Alexandrie s'éveille, Divine Majesté. Il serait plus prudent que tu te remettes en route pour le Palais, la ville n'est pas sûre. Où et à quelle heure dois-je me présenter ?

*Shedetef savait que plus l'heure avançait, plus la Reine prenait de risques. L'Horus Ptolémée et la princesse Arsinoé avaient des agents dans toute la ville. Et d'ailleurs lui-même devrait expliquer au Grand Prêtre Sobekhotep pourquoi il était en retard. Hors de question de trahir Sa Majesté en lui disant la vérité, il faudrait trouver une excuse.*

* Ravie de cette rencontre et de l'aide future que lui apporterait Shedetef, Cléopâtre afficha un sourire non dissimulé. Les choses allaient changer pour l'Egypte, elle s'en était fait la promesse, elle ferait tout pour garder son trône et rendre à son pays ce qui lui revenait de droit. Rome avait de toutes façons besoin de blé, que l'Egypte pouvait lui donner. c'était là-dessus que reposait l'entente et les accords que les deux pays avaient passés, entre autre. *

-Bien, tu te présenteras aux premières heures du jour. Je te ferai escorter depuis l'entrée du palais jusqu'à la salle du trône. Là, César et moi te recevrons. Tu pourras parler sans crainte.

* Ceci étant dit, elle le salua d'un bref signe de tête et tourna les talons et prit le chemin du retour, passant par la grande allée de colonnes. *

-Il sera fait selon ta volonté, Grande Reine. Je serai demain au Palais, pour te servir.

* Il se prosterna à nouveau tandis qu'elle prenait congé, et murmura des prières de protection pour cette souveraine qui décidément était digne à tous points de vue de sa réputation. Lorsqu'elle se fut éloignée, il se redressa et se hâta de gagner l'endroit le plus sacré du temple, dans lequel seuls les souverains et les prêtres pouvaient entrer. Il était encore sous le choc, et sous le charme. Quel homme aurait pu rester insensible à la beauté de la fille de Rê ?*

- Éveille-toi, Grande Déesse, éveille-toi en paix ! , psalmodiait une voix grave venant du coeur du temple.

*Lorsqu'il parvint enfin dans le sanctuaire et se mit pieds nus, on avait déjà ouvert le naos de la déesse et les prêtresses agitaient les sistres en chantant ses louanges. Il prit place aux côtés de ses confrères, et dut essuyer le regard désapprobateur du Grand Prêtre Sobekhotep, qui lui fit signe de porter les flacons de parfums destinés à la toilette de l'image d'Isis. Sobekhotep ôta le vêtement qui couvrait la statue et le tendit au jeune prêtre, qui le remit à son tour à une prêtresse ; le précieux linge serait entreposé. Ensuite, une prêtresse versa de l'eau sur la statue tandis que Sobekhotep procédait à la purification par l'encens. On la sécha, puis ce fut au tour de Shedetef d'enduire l'image d'Isis de parfum en récitant les prières rituelles, et de lui maquiller les yeux à l'aide khôl précieux afin d'éveiller son regard. Enfin le Grand Prêtre, assisté de deux prêtresses, habilla la statue avec un nouveau linge du lin le plus fin, dont Shedetef remarqua qu'il portait le cartouche de la Reine Cléopatre : la Reine, en offrant une pièce de vêtement lui appartenant, faisait intervenir la grande déesse dans les destin de l'Egypte, et la déesse saurait l'exaucer. Cette idée le réjouit au plus haut point. Puis vinrent les offrandes de nourriture et de boissons, disposées sur des tables. La cérémonie achevée, tous les officiants se prosternèrent et entonnèrent des hymnes, puis quittèrent le saint des saints en cortège en balayant derrière eux les traces de leurs pas. On laissa les lourdes portes de cèdre ouvertes, afin qu'Isis la Magicienne étende sa protection sur Alexandrie tout le jour.*

*Alors que chacun rechaussait ses sandales et repartait, Sobekhotep retint le jeune prêtre par le bras, visiblement très courroucé. *

- C'est bien la première fois que tu es en retard pour la cérémonie du matin, Shedetef fils de Khâemwaset ! , s'écria-t-il. J'exige des explications ! Veux-tu te retrouver dans un obscur sanctuaire de ville secondaire ?

- Grand Prêtre, répondit Shedetef en s'inclinant respectueusement. Tu dois me pardonner, mais j'ai eu une nouvelle vision de la déesse... Elle m'a parlé.

* Cela ne surprit pas le Grand Prêtre outre mesure. Certains prêtres égyptiens avaient la faculté de recevoir des dieux des visions, que l'on prenait grand soin à interpréter. Shedetef était de ceux-là, c'est une des raisons qui avaient motivé son accès aux hauts degrés d'initiation.*

- Bien, alors suis-moi. Allons trouver le grand voyant d'Isis : tu lui raconteras ta vision et il nous dira ce qu'elle signifie. Mais pour ton retard, tu devras ensuite personnellement aller cueillir les offrandes végétales pour la cérémonie du coucher de la déesse !